Connaissez-vous La Charade ? C'est le dans 3e arrondissement de Lyon, un vieil immeuble sans doute construit au XIXe siècle, à la rencontre des rues Baraban et Paul-Bert. Une niche d'angle abritait une Madone, fort dégradée par les injures du temps. Elle aurait pu disparaître dans la rénovation de l'immeuble. Par bonheur, grâce à la mobilisation des habitants du quartier et la compréhension du promoteur, elle a pu être sauvée. Elle vient d'être descendue de sa niche et elle a été confiée à la paroisse locale. Quand elle aura retrouvé sa fraîcheur, elle devrait être réinstallée dans la chapelle Sainte-Anne de l'église du Sacré-Cœur.
13 septembre 2018 : dépose de la Madone de la Charade (photos : Josyane Locatelli)
Mais l'histoire ne s'arrête pas là : l'ancienne façade de La Charade et la niche de pierre seront conservées. Une autre madone sera installée. Le promoteur Promoval a accepté de prendre en charge son remplacement. Au cours du premier semestre 2018 un appel à projets a été lancé. Un jury composé de représentants de la mairie d'arrondissement, du Comité d'Intérêt Local (CIL), de commerçants, de l'association "Les madones de Lyon", et du promoteur, a retenu le projet de la sculptrice tourangelle, Christine Onillon. La nouvelle œuvre représentera une « vierge de miséricorde » protégeant un groupe d’enfants de son large manteau. Plusieurs mois seront nécessaires à sa réalisation. Un bel exemple de concertation réussie qui mérite qu'on le salue !
Mais l'histoire ne s'arrête encore pas là : pourquoi ce nom La Charade est-il resté dans la mémoire des habitants ?
Au début des années 1900, l'entreprise de confection MUSY-BLANC s'installe dans l'immeuble de la rue Baraban. On y vend du tissu, on y fabrique des articles de modes, de la bonneterie et aussi des chapeaux. Bien après la fermeture de l'atelier, le nom des établissements MUSY-BLANC est resté visible sur la façade. Depuis 1974, le bâtiment abrite un hôtel social familial accueillant des femmes seules en recherche de réinsertion. Ce sont les animatrices de l'époque qui ont donné au lieu ce nom LA CHARADE, sans que l'on sache exactement pourquoi. Souvenir de jeux qu'on y faisait ou autre raison plus secrète ?
L'énigme n'est pas complètement levée...
source : Conseil de Quartier Villette/Paul-Bert (JEP 2016)
Écrire commentaire
Josyane Locatelli (lundi, 24 septembre 2018 21:09)
Le quartier Villette Paul Bert a été urbanisé à partir du XIXème siècle.
La rue Maurice Flandin (héros de la Résistance) s'appelait auparavant rue Corne de Cerf (sorte de plantain). La rue Baraban porte le nom des pissenlits qui poussaient là en abondance (barabans en parler lyonnais). Au printemps, de nombreux pissenlits poussent encore entre pavés et béton. Il existe aussi une rue Sainte Anne de Baraban (Sainte Anne des pissenlits) la patronne du quartier, un bon compromis entre religion et gastronomie...